En 2008, le ministère de la culture attribue le label Ville d’art et d’histoire à la ville de Dijon. Cette reconnaissance s’appuie sur une volonté affirmée de protection et de valorisation du patrimoine dijonnais par les instances locales depuis près de 200 ans.
Au 19ᵉ siècle, un intérêt intellectuel
Suite à certains outrages révolutionnaires, une première mobilisation pour la sauvegarde du patrimoine dijonnais s’organise. Ainsi, les membres de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres prennent conscience, en premier, de l’intérêt du patrimoine de la ville. Ils créent alors la commission des antiquités au sein de l’Académie en 1819. En 1831, une deuxième impulsion vient du conseil général, qui crée une Commission des Antiquités de Côte-d’Or (CACO). Les érudits locaux font preuve d’une volonté de protection du patrimoine local, en se détachant progressivement de l’Académie et en publiant leurs propres recherches. Ces documents sont accessibles en ligne sur le site Gallica de la BNF : les mémoires de la Commission des antiquités du département de Côte-d’Or.
Une prise en main municipale
La première moitié du 20e siècle marque un tournant pour le patrimoine dijonnais puisqu’un intérêt municipal se révèle. L’élan est donné par la municipalité de Gaston Gérard, qui engage une réflexion sur le centre-ville historique : une commission de prospérité et d’embellissement de la ville est créée. Ainsi, une série d’actions se concrétisent comme le nettoyage de la porte Guillaume et le classement du parc de la Colombière au titre des monuments historiques.
C’est sous le mandat de Robert Jardillier qu’est crée, en mars 1936, un service du Vieux Dijon, dirigé par un inspecteur municipal, poste qui revient à Gabriel Grémaud. Ce service assure plusieurs missions, telles que l’élaboration d’un plan et d’un répertoire archéologique de Dijon, inventoriant les sites classés et inscrits au titre des monuments historiques ou qui présentent un intérêt de sauvegarde. Un des plans archéologiques, dressé par Gabriel Grémaud en 1937, est disponible en ligne sur le site de la bibliothèque municipale de Dijon.

Le secteur sauvegardé
Le 4 août 1962, la loi Malraux votée afin de préserver et de mettre en valeur le riche patrimoine historique français. Elle propose la mise en place de secteurs sauvegardés, c’est-à-dire des zones urbaines soumises à des règles particulières en raison de leur « caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non » (code de l’urbanisme, art. L.313-1).

À Dijon, un secteur sauvegardé est crée dès 1966. Robert Poujade, maire à partir de 1971, réinvente le poste d’inspecteur municipal du Vieux Dijon en inspecteur du secteur sauvegardé, emploi quasiment unique en France. Jacques Heym occupe ce poste jusqu’en 1981. Il est remplacé l’année suivante par Marie-Claude Pascal. Les objectifs principaux du service sont de veiller à la réglementation avec l’architecte des bâtiments de France et l’Agence intercommunale d’Urbanisme, de protéger des quartiers historiques par un volet juridique, de requalifier le patrimoine pour qu’il reste occupé et vivant, d’assurer une médiation avec l’ensemble des acteurs et de mettre en valeur cet espace urbain.
C’est dans ce contexte qu’un important travail de documentation est réalisé, aboutissant notamment à l’édition d’une série de brochures de découverte de la ville, publiées jusqu’en 2010.
L’ensemble de ces brochures est toujours accessible en ligne, ci-dessous.
Les brochures édifices :
Les brochures parcours :
Les brochures « Laissez-vous conter »
En 2008, Dijon se voit attribuer le label « Ville d’art et d’histoire par le ministère de la Culture : découvrez comment Dijon valorise son patrimoine, dans le cadre de ce label.