Véritable joyau du 15e siècle, la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem est le seul témoin bâti de l’hôpital médiéval. Restaurée, elle constitue un superbe écrin pour les œuvres d’art qu’elle abrite.
En mai 2018, la ville recrute une équipe de maitrise d’œuvre, menée par l’architecte en chef des monuments historiques Martin Bacot de l’agence lyonnaise Archipat. Il s’associe à une équipe pluridisciplinaire composée de restaurateurs, d’une scénographe et d’un bureau d’études techniques. Les objectifs du projet consistent à restaurer l’édifice et ses œuvres mais aussi à aménager son parvis afin de valoriser la chapelle au sein de son environnement.
Le chantier débute en octobre 2020. Pendant 18 mois, différents corps de métiers habilités à intervenir sur des édifices et des œuvres protégées au titre des monuments historiques se succèdent sur les lieux. La scénographie du projet offre une découverte de l’histoire de la chapelle et des spécificités de son décor tout en assurant la sécurité des œuvres. Afin de renforcer la singularité du lieu, un travail de recherche mené avec des historiens de la musique identifie le répertoire qui a pu y être interprété entre les 15e et 19e siècles. L’interprétation de ces chants confiée à l’ensemble dijonnais Gilles Binchois, est magnifiée grâce à un système de diffusion original. La mise en place de transducteurs transforme la grande paroi vitrée protégeant le chœur en une gigantesque enceinte, enveloppant ainsi la chapelle de ces airs musicaux.
L’histoire de la chapelle en bref
Édifiée en 1459 par le frère Simon Albosset, la chapelle prend place dans l’enceinte du cimetière de l’hôpital du Saint-Esprit. Son décor, tant intérieur qu’extérieur, exprime sa vocation funéraire. Durant des siècles, elle a en effet été employée pour l’exposition des morts avant leur inhumation et pour la célébration de la mémoire des défunts. D’après les sources bibliographiques, son caveau accueille d’ailleurs la sépulture de certaines religieux.
Malgré les modifications qui impactent l’hôpital à partir du 16e siècle, la chapelle est préservée. En 1657, son chevet est encastré dans un nouveau corps de bâtiment et, en 1702, suite au transfert du cimetière, elle se trouve englobée dans la cours Jérusalem. Elle est classée au titre des monuments historiques en 1908. En 1938, elle est aménagée comme un embryon du musée des hospices de Dijon.